" Le ‘lépreux’ doit apporter au Temple deux oiseaux vivants, purs, du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope. L’oiseau représente notre intellect. C’est bien lui qui pèche par orgueil, en s’estimant suffisamment élevé pour juger son prochain, la créature de D.ieu. Les deux oiseaux purs peuvent aussi nous faire penser aux deux dimensions qui ont manqué au « lépreux » : l’amour de D.ieu et la crainte de D.ieu, que la Tradition considère comme « les ailes » de la kavana, de l’intention dans la mitsva. Un oiseau périra, l’autre restera vivant mais il sera entaché du sang du sacrifice. Deux oiseaux peuvent aussi nous faire penser aux « deux cerveaux » : ‘Ho’hma et Bina, l’un devant s’atténuer par rapport à l’autre, la Bina devant se mettre en retrait au bénéfice de la ‘Ho’hma »...
UNE ANNEE AVEC LA CABALE (extrait)
Secrets de la Torah et des Fêtes Juives
Livre 3/6 Lévitique Vayikra
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« Les autres symboles peuvent nous sembler totalement hermétiques. En effet, un symbole s’enracine dans une réalité culturelle. Si nous ne savons pas ce qu’est l’hysope, par exemple, le symbole ne peut pas fonctionner sur nous, sauf à considérer avec le psychanalyste Jung que les symboles sont immortels et inscrits dans notre mémoire collective, même si notre raison individuelle l’a occulté.
Ainsi, l’hysope est une plante sans valeur. Elle a pour fonction de renvoyer le « lépreux » à sa condition misérable. Celui qui doit se purifier doit donc tout de même faire le geste de se baisser pour ramasser cette plante qui n’a aucune utilité connue, qui ne « vaut rien », et l’apporter au Temple. La métaphore est facile à saisir : je ne « vaux rien », je n’ai pas de valeur. Qui suis-je pour croire que je puisse me permettre de juger l’autre (et même de me juger moi-même !), ou de causer du tort à mon prochain et causer ainsi du tort à la Création ? Agir ainsi, conduit à me séparer de mon Créateur, sortir de l’unité, être « séparé » donc ne plus être saint, être séparé et donc ne plus être dans la vie mais dans la mort, ce qui signe l’état d’impureté.
Le « lépreux » doit aussi apporter une pièce de tissu écarlate. Au temps du Temple, tout le monde devait savoir que la teinte écarlate était obtenue par broyat d’un ver – un autre symbole d’une condition ridiculement basse dans l’ordre de la Création. Sur un autre plan, on peut ajouter que l’écarlate - un rouge violent – est la couleur de la gvoura, celle de la rigueur du jugement, jugement que posait le médisant sur ses semblables… et sur lui-même. On peut pousser la métaphore un peu plus loin : d’un vermisseau sans valeur sort une teinture magnifique, rayonnante ! C’est là tout le pouvoir de transformation du symbole utilisé. Quant au bois de cèdre, infiniment précieux au contraire, on imagine qu’il venait créer un contraste saisissant avec cette herbe des champs et ce ver de terre… toutes choses qui devaient contribuer à la contrition du pécheur devant son Créateur.
Les Sages poursuivent la rationalisation symbolique du rituel de purification. Le sang de l’oiseau sacrifié est versé au-dessus d’un vase d’argile – argile qui ne peut être purifiée lorsqu’elle est entachée d’impureté ; le vase doit être brisé, comme doit être « brisé » l’orgueil de cet homme. Un sacrifice… concevoir qu’il faille tuer un animal innocent et si joli pour espérer la réparation de mes fautes égoïstes !… Quand ce sang est versé, il est mêlé à « de l’eau vive », une allégorie pour les « eaux de la Torah » qui seules peuvent rendre humble cet homme devant son Créateur, et lui conférer plus de sagesse, plus de ‘Ho’hma. Le sang est ensuite aspergé sur l’homme à purifier, sept fois de suite, autrement dit un cycle complet ».
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