"Cette même nuit, comme le sommeil fuyait le roi, il ordonna d'apporter le recueil des Annales relatant les événements passés et on en fit la lecture devant le roi. On y trouva consigné ce fait que Mardochée avait dénoncé Bigtana et Térech, deux des eunuques du roi, préposés à la garde du seuil, qui avaient résolu d’attenter à la vie du roi Assuérus" (Esther 6.1-2). La tradition cachée raconte : quand le 'roi' ici-bas dort - Assuérus en l’occurrence - le 'Roi du Monde', Ha Kadosh Barou’h Hou dort, Lui aussi. Et quand 'Il dort' la Hashgara pratit, la Providence divine, est inactivée. Quand 'Elle dort', alors les accusations peuvent se lever contre le peuple juif ! 'Le Roi dort' signifie que D.ieu n’est plus 'tenu en éveil' par le service divin des Juifs. Ils sont en exil d’eux-mêmes... et ils fautent".
UNE ANNEE AVEC LA CABALE
Secrets de la Torah et des Fêtes Juives
Livre 6/6 Secrets du temps et des Fêtes (extrait)
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"Le Temple des Juifs était toujours en ruines et les Juifs trouvaient leur compte dans l’exil perse. Le 'sommeil', c’est la métaphore de l’exil et 'l’exil' c’est une allusion pour l’éloignement à soi, aux valeurs premières. L’exil, c’est d’être 'endormi' à soi-même, ne pas s’appartenir. Notre âme divine – la part de D.ieu incarnée dans notre corps – est exilée parmi les Nations. Le sommeil des Juifs entraîne le 'sommeil' dans les mondes divins. C’est notre engourdissement dans notre ferveur divine qui entraîne l’assoupissement des forces miséricordieuses.
שִׁיר, הַמַּעֲלוֹת : בְּשׁוּב יְה אֶת-שִׁיבַת צִיּוֹן הָיִינוּ כְּחֹלְמִים
Cantique des degrés. Chir ha Maalot, Psaumes 126.1, Roi David
'Quand l’Eternel ramena les captifs de Sion
nous étions comme des rêveurs'
Lorsque nous 'rêvons', lorsque nous dormons, nos sens ne sont plus fonctionnels : les yeux ne voient plus, les oreilles n’entendent plus. 'L’oreille et l’ouïe, l’œil et la vue, c’est l’Éternel qui les a faits tous les deux, afin qu’on les utilise à bon escient pour Le servir' (Michlé, Proverbes 20.12).
Lorsque l’on dort, notre intellect aussi est inactif. A ce moment-là, notre capacité de réflexion, autrement dit notre lucidité, notre discernement, s’assoupissent également. Nous ne 'voyons' plus les mondes divins, avec pour conséquence que D.ieu 'quitte' la Mal’hout, la Royauté terrestre.
Le sommeil symbolique du Juif endormi, c’est son manque de 'vision' et son manque 'd’entendement' : il oublie que le peuple juif a été créé pour la Torah, que la terre a été créée pour l’homme et qu’il doit faire de ce lieu une résidence pour le divin. Quand l’obscurité règne et que la lumière du Shemesh Havaya, le soleil divin, est voilée, l’erreur devient possible car 'le chemin' n’est plus éclairé. On risque alors malheureusement de 'ne plus voir' et dès lors, de tout inverser : ce qui est bon semble mauvais et ce qui est mal apparaît comme une bonne chose, les valeurs se brouillent.
Pourtant, la tradition juive explique que nous n’avons été créés que pour Le servir, chacun d’entre nous, individuellement et collectivement en tant que peuple. Si nous ne nous en souvenons plus, c’est que nous sommes endormis et avec nous, les mondes d’en-haut. La Miséricorde divine 'dort' également, autrement dit, la force qui nous protège est déconnectée. Souvenons-nous : D.ieu, à chaque instant, fait exister le monde depuis le néant, fait perdurer Sa création et vitalise l’existant. Notre assoupissement dans le service divin entraîne 'l’endormissement' dans les mondes divins et prolonge l’exil".
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- Raanana : Brakha la Bait, Kanion El Ram, 98 A'houza
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