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Ariela Chetboun

La Terre promise, dimension naturelle du monde

"Lorsqu’ils découvrirent Erets Canaan pour la première fois, les Meraglim - Princes Explorateurs - craignirent d’être confrontés à cette exigence : être mis face à leur âme animale. Quoi ? Quitter le silence du désert, l’abandon qu’il autorise, l’évidence d’une vie exclusivement attachée au Divin ? Ne plus recevoir la manne, mais devoir labourer la terre avant que de pouvoir manger et prononcer la bénédiction sur le pain ? Devoir décider par soi-même et ne plus s’en remettre aux colonnes de fumée et de feu pour choisir sa direction ? Ne plus pouvoir méditer toute la journée, prier et étudier mais devoir travailler, se salir les mains et souffrir d’attendre avant que d’obtenir les choses ?... ".

Extrait de : UNE ANNÉE AVEC LA CABALE. SECRETS DE L’ÂME ET DU TEMPS en vente sur Amazon France



LIRE LA SUITE : Chela’h Le’ha 3/4


"En vérité, les grandes âmes qu’étaient ces Tsadikim, Princes des tribus d’Israël, premiers explorateurs d’Erets Canaan, n’ont pas démérité au sens habituel où nous l’entendons dans les exégèses bibliques classiques. La Hassidout nous propose plutôt de nous les représenter comme des êtres exceptionnels par la hauteur d’âme qui était la leur ('Ho’hma de Atsilout).


Attachés de par leur nature et leurs mérites au Chem Havaya, le Tétragramme, totalement déconnectés de la réalité, ils se sont soudain retrouvés confrontés au Chem Elokim, très puissant en Erets, c’est-à-dire à la dimension naturelle du monde. Ils ont craint – d’une crainte divine – de ne plus être en mesure de vivre leur judaïsme, un judaïsme exclusivement constitué de méditation, de prière et d’étude.


Leur Gan Eden était ce désert où la confrontation à D.ieu est possible à chaque instant. La ‘Ho’hma qui les caractérise ne veut pas travailler ; sa nature porte plutôt à la contemplation. Devoir travailler à chaque heure du jour, l’idée-même n’appartenait pas à leur univers mental. C’est au monde lui-même que se sont trouvés confrontés les Explorateurs. Beaucoup de mitsvot ont un lien intime avec la matière : toutes les lois de la terre, de la cacherout et de Shabbat notamment. D.ieu a voulu que l’expression de notre âme divine s’effectue dans une voie qui passe obligatoirement par la matière. Les Meraglim ont refusé cette approche.


Sur un plan métaphorique, l’épisode des Explorateurs évoque la rencontre constamment possible et bien réelle avec un univers qui n’est pas celui de mon monde originel d’appartenance : famille, culture, environnement. Et la nécessité ontologique voulue par D.ieu que j’apprenne de cette confrontation, du monde et sur moi-même. De l’état de ‘Ho’hma, pure intelligence déconnectée, il faut en passer par la Bina – analyse et expression – pour tenter d’atteindre l’état de Mal’hout, de Royauté, c’est-à-dire de révélation, de soi à soi et de soi au monde. D.ieu m’aide si je travaille. Et je dois travailler, en tant que Juif que je suis, à l’image du divin.


D’une certaine manière, la vie dans le désert des premiers Hébreux était comme le ghetto juif ou comme le monde reclus de la yeshiva : un monde protégé, un huis clos où l’on peut s’abandonner entre soi à une vie d’étude, de prière et de bonnes actions. Il est si facile d’être kadosh (saint) en étant séparé. Mais D.ieu demande la confrontation au monde ! À l’altérité, à la diversité, à l’effort et à l’épreuve. En retirer la notion que l’enfer… c’est moi ! Le pain doit se gagner, comme la paix qui doit être conquise. Hachem requiert notre prise de risque, notre dépassement. Il veut que nous sortions de nos rêves truqués, de nos mondes perdus, de notre bulle d’intimité communautaire pour aller à la rencontre de l’autre et de la différence avec ce qui n’est pas moi et ma nature intime.


Influencer et me laisser imprégner, sans renier ce que je suis ; grandir par ce que j’apprends et apporter au monde la lumière de ce que je suis et de ce que je représente".


Illustration : Eugène Girardet (1853-1907)


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