"Toute la parasha Nasso parle de la singularité et du rôle propre à chacun ici-bas, de la nécessité de connaître sa place dans le monde, sa fonction, sa mission et de jouer pleinement sa partie. De manière sous-jacente, cette parasha nous dit d’apporter notre couleur particulière à cette vie, notre voix unique et singulière. Creusons cette idée ! 'L'Éternel parla à Moïse en ces termes : Relève la tête des fils de Guershon, eux aussi, selon la maison de leur père, selon leur famille' (Bamidbar 4, 21-22)".
UNE ANNEE AVEC LA CABALE (extrait)
Secrets de la Torah et des Fêtes Juives
Livre 4/6 Nombres - Bamidbar
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"Ce premier verset de la parasha Nasso peut signifier qu’il faut 's’élever' au-dessus des apparences et percevoir la vérité des êtres, chez soi-même et chez les autres, ainsi que nous venons de le voir.
Il s’agit également, et au sens premier, d’un recensement. Moïse est directement préposé à cette tâche car il est une âme 'générale' capable d’élever chacune des âmes particulières vers un niveau supérieur. Moshé Rabbenou se déplace de tente en tente, dénombre les Hébreux par famille, et les élève dans le même temps.
Et il s’agit ici d’élever les fils de Guershon, eux aussi. Pourquoi aussi les Guershouni ? Parce que cette famille de Levi était préposée au transport de tout ce qui recouvrait et enveloppait le Mishkan.
‘Voici ce qui est imposé aux familles nées de Guershon, comme tâche et comme transport : elles porteront les tapis du Tabernacle, le pavillon d'assignation, sa couverture et la housse de ta’hach qui la couvre extérieurement, ainsi que le rideau-portière de la tente d'assignation ; les toiles du parvis, le rideau d'entrée servant de porte à ce parvis, qui s'étend autour du Tabernacle et de l'autel, et leurs cordages, et toutes les pièces de leur appareil ; enfin, tout ce qui s'y rattache, elles s'en occuperont’ (Bamidbar, 4.24-26)
Pour la Hassidout, toutes les enveloppes extérieures (tapis, rideaux, toiles, couvertures…) – ce sont des makifim : ce qui entoure, ce qui confine aux forces de l’âme les plus élevées (‘haya et ye’hida), ainsi qu’à la lumière qui transcende les mondes, la Couronne, le Keter. Et sur le plan de la psychologie, les makifim, c’est ce qui touche à l’inconscient profond. Cette fonction des Guershouni les distingue des autres familles de Lévites qui transportaient, quant à eux, les éléments intérieurs du Temple portatif – le pnimi - éléments symboliquement en lien avec les forces intérieures de l’âme (nefesh, roua’h et nechama).
Et pourtant, même si la source de l’âme des Guershouni est déjà extrêmement élevée, ils doivent tendre à s’élever encore, eux aussi ; c’est pourquoi Moïse les recense et les aide dans leur élévation spirituelle.
Cela faisait beaucoup de choses très lourdes et très encombrantes à transporter pour cette famille. La Torah nous dit ici que si la tâche peut sembler lourde – si le destin qui est le nôtre peut sembler difficile – la Torah nous enjoint cependant d’accepter cette tâche, ce destin, avec amour, car nous avons été créés pour cette fonction spécifique au sein du peuple juif, pour ce rôle unique. Voilà ce que nous dit Nasso.
Ainsi, la Torah décrit un ordre social très structurant où chacun a sa place - l’organisation de l’installation des tribus dans le camp et leur ordre de marche est la meilleure représentation de cette notion. Dans Nasso, l’ordonnancement des tâches et leur répartition très précise entre tribus (en 'descendant' jusqu’aux individus nommément, les charges, leurs exécutants et leurs responsables) cette assignation vient préciser encore plus cette idée essentielle de la conception du peuple juif – et de ce que doit être un peuple qui se considère comme tel.
Cependant, cette parasha nous renvoie aussi au fait que la vie humaine ne se soumet pas toujours à cet ordre, que des perturbations viennent troubler la vie sociale et familiale, déstabiliser le couple. La vie ensemble n’est faite que d’aléas et d’épreuves sur le plan émotionnel et sur celui de la relation.
Le bonheur est possible, à condition d’être, chacun d’entre nous, centré sur notre vérité intime – qui nous sommes, et ce que nous devons faire - et non pas être animé par la jalousie, la concupiscence (ce qu’est l’autre ou ce qu’il possède) ni par la recherche de vanités (occuper une place qui n’est pas la nôtre). La parasha donne des solutions, ce faisant : ordalie et naziréat. Alors, chacun apporte sa voix dans le chœur symphonique, en tentant de 'chanter juste', sans discordance avec l’ensemble".
Illustration : Sonia Delaunay
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