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Ariela Chetboun

Israël, 19 octobre 2023

La nuit est bruyante en Israël, depuis 13 jours et ce, toute la nuit. Dans l'axe Sud-Nord, les avions montent vers le front du Liban. Avions de chasse si rapides qu'on ne les voit pas, gros transporteurs de troupes et de matériels qui vrombissent à basse altitude, hélicoptères de patrouille pour surveiller la côte et d'autres sortes d'engins que je n'identifie pas. S'y sont ajoutés depuis quelques jours et nuits, en quasi-permanence, un drone de surveillance, comme un bourdon entêtant qui tourne au-dessus de nos têtes. J'imagine que c'est le Moshav Avi'haïl tout proche qui surveille ses champs et les protège de toute incursion. Et voici qu'un grillon égaré s'est trompé de Méditerranée et y ajoute son violoncelle pittoresque ! Et Dov qui pousse la courroie de transmission d'une énième vieille bagnole qu'il lui prend de vouloir réparer maintenant, le petit Ariel à côté qui hurle son oisiveté, les infos en continu pour ne surtout pas perdre le fil... Entre le réconfort de savoir que tout le pays œuvre à nous protéger par son action incessante, l'inquiétude pour les pilotes qui sont nos jeunes héros, l'envie de dormir les fenêtres ouvertes pour profiter de l'air inutilement délicieux ou l'envie de se calfeutrer avec des boules Quiès pour ne plus rien avoir à faire avec tout cela pendant quelques heures... Et quand tout redevient silencieux, c'est également inquiétant. Il ne faut pas guetter la nuit. Qui parvient à travailler en ce moment ? Qui arrive à tenir son régime ? Qui a réussi à finir un roman ? Nous n'arrivons pas à nous séparer les uns des autres quelques instants. Ensemble, connectés, à chaque instant, c'est ce que nous voulons être...


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