Pas de musique à la radio en Israël depuis... quatre jours maintenant. Le temps passe mais nous avons encore du mal à faire avec les images, les infos. À la radio, pas de musique mais des "sipourim", des récits de survivants des pogroms. Une catharsis collective, à l'israélienne, car ici, tous savent qu'il faut absolument parler pour surmonter l'angoisse, les traumatismes, la souffrance mentale, l'effroi, le vertige du manque. Ils parlent à la radio et ils pleurent. Les animateurs sont là pour eux, pour relayer leur douleur.

Des familles arrivent encore à Netanya de Sderot et des yichouvim proches de la bande de Gaza. Ils sont principalement logés par la Mairie dans deux grands hôtels. On m'a expliqué que les communautés comme les yichouvim ou le kibboutsim ne veulent pas se séparer. Ils restent ensemble pour mieux se réconforter car ils savent ce qu'ils ont vécu ensemble.
Dans la rue, j'ai entendu de nouveau quelques rires, vu quelques sourires. Des femmes pimpantes - pas compris comment elles peuvent être actuellement dans la représentation, tirées à quatre épingles. Une réaction contre la mort ? Ou le poids de l'habitude qui réconforte. Surtout ne rien changer.
Les supermarchés sont de nouveau approvisionnés semble-t-il après le rush à cause des messages de la Défense Passive à s'équiper et à se préparer pour tenir 3 jours dans les abris aux cas où... Nous tenons très bien, nous qui avons tout.
Il faut absolument dormir pour sortir de l'abrutissement des images.
Un seul espoir dans ce cyclone : les Nations occidentales semblent enfin comprendre quelque chose à notre sort et ne plus l'accepter. Halevaï ! comme on dit ici
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