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Vivre intensément, comme Sarah

Le thème d’une parasha est entièrement contenu dans son nom, défini lui-même par le premier verset de la section. Ici, bien que cette parasha commence par l’annonce du décès de Sarah, nous parlerons de ‘Haye Sara, les vies de Sarah, et non de sa mort. De « ses vies » puisqu’en hébreu, « vie » est toujours un pluriel – notamment parce que la vie ne se résume pas à une seule existence terrestre… On nous fait ici le récit de l’enterrement de Sarah, puis de la recherche d’une épouse pour sa descendance, de l’union de son fils Yitz’hak avec Rivka, et enfin de la mort d’Abraham et de son enterrement dans le même caveau que celui de son épouse. Pourquoi alors parle-t-on, non de la mort de Sarah, mais… de ses vies ?


UNE ANNEE AVEC LA CABALE (extrait)

Secrets de la Torah et des Fêtes Juives

Livre 1/6 Genèse Berechit


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LIRE LA SUITE – ‘Haye Sara (extrait)


Pour le Zohar, Sarah est encore vivante aujourd’hui : « Elle ne perdit pas un seul jour de son existence et toutes ses années furent bien remplies et heureuses ». Cela signifie qu’elle entra « vivante » au Gan Eden, « avec tous ses jours ». On veut dire ici que Sarah vécut chaque instant de ses cent vingt-sept années sur terre aussi intensément qu’il se peut. Il faut expliquer que c’est cette intensité dans le présent, sa « présence » dans l’instant, sa pleine conscience de chaque moment de son existence dirait-on aujourd’hui, qui font dire à nos Sages que Sarah accéda à l’éternité « de son vivant ».


C’est par le corps, par l’interaction avec la matérialité que nous permet le corps, que nous pouvons accéder à l’essence divine. Le corps est inscrit dans l’instant présent - un éternel présent - même s’il se transforme à chaque instant. Malgré le renouvellement permanent des cellules, malgré le vieillissement inéluctable, le corps vit ici et maintenant, il ne se projette ni dans le passé ni dans le futur – propriétés réservées à l’esprit. C’est cette éternité de l’instant présent qui, pour la Cabale, le rend immortel. L’âme et le corps de Sarah était en parfait accord. Ainsi Sarah est immortelle, car son corps est immortel, puisqu’elle l’a rendu éternel en le rendant vivant à chaque instant. Ce serait cela, le sens de l’éternité, le guilouï atsmout, le dévoilement de l’essence de l’être.


De là, nous apprenons que l’on peut réaliser un tikoun, en vivant chaque instant intensément dans sa simple matérialité, pour peu que notre âme animale soit en accord avec notre âme divine, en cohérence cardiaque diraient les neurologues ! Dans l’harmonie cœur-cerveau, dans l’évidence de la relation alignée entre les pensées, le cortex, le rationnel d’une part, et le cerveau limbique, nos émotions d’autre part. In the flow…


On apprend aussi que Sarah sera la seule à réaliser le tikoun d’Adam ha Richone, de parvenir à réparer la faute originelle (que nous avons vue à la parasha Berechit). Le Zohar enseigne que Sarah est le guilgoul, la réincarnation du nefesh, du premier niveau d’âme de ‘Hava, Ève, l’épouse d’Adam ha Richone. En quoi a consisté cette épreuve réussie ? Sarah a été capable de rester joyeuse dans toutes les difficultés de son existence ! On dirait aujourd’hui qu’elle a su accepter sans amertume les épreuves de l’adversité. Toute de Bina (sefira liée au vin), elle sut demeurer heureuse et ne jamais sombrer dans l’acrimonie. En d’autres termes, Sarah sut avoir « le vin joyeux » : elle a été capable d’apprécier chaque instant de sa vie.


Sarah nous enseigne que le corps est aussi important que l’âme. Il est le réceptacle de la lumière divine, le keli de l’âme. L’âme n’est rien sans un corps pour l’enraciner dans le réel de la vie. Et lorsqu’ils sont mal accordés, corps et âme ne peuvent agir en ce monde correctement. Sarah fusionnait corps et âme, tandis que l’âme d’Abraham quittait fréquemment son corps pour retourner à sa source dans les mondes divins.


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Illustration : Anna Valdez

1 comentario


bravo et chabat chalom chere Ariela

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