Une graine de Cabale ou de Hassidout à planter dans ton Jardin des Connaissances…
Quand j'ai fait teshouva, je ne savais bien sûr pas ce que ça voulait dire, "teshouva". Il y avait beaucoup de choses du judaïsme que je ne savais pas. Je ne savais même pas ce que je savais, et encore moins ce que j'ignorais. Aujourd'hui, je sais à peu près ce que je sais. Je sais si j'en suis sûre ou pas. Je sais surtout tout ce que je ne sais pas. Et tout ce que j'ai envie de savoir désormais. Sur mon chemin solitaire, j'ai glané des connaissances et je les ai plantées dans mon Jardin secret. Je m'y promène chaque jour ; j'en aime les parfums, les formes, les couleurs et les saveurs. J'en aime les racines les feuilles les fleurs et les épines... Le tien, de Jardin, tu le feras à ta manière, selon tes saisons.
Ici, moi qui suis toujours en teshouva - parce que cela, ça ne s'arrête pas - je vais essayer de te donner des petites graines de connaissances à planter dans ton Jardin à toi. Tu les entretiendras et tu les feras grandir pour en recueillir chaque jour les fruits. Jardinons !...
Ariela Chetboun publie. Découvrir ici
Et pour commencer - dans le désordre, car ce sera forcément dans le désordre - à propos de Jardin... nous avons le Gan Eden, le Jardin des Délices. Nos maîtres disent qu'il y en a plusieurs.
D'abord il y en a un, du moins y en avait-il un, sur notre terre. Pas loin d'ici. On ne sait pas où il est aujourd'hui. Mais ce que la Tradition rapporte, c'est qu'il y en a plusieurs : un dans chaque monde divin (cela, ce sera pour une autre fois). Le Gan Eden, c'est le Paradis : on s'y délecte de plaisirs éthérés qui font du bien à notre être intime, à notre âme divine. Le Gan Eden, c'est un espace purement intellectuel, absolument spirituel, la réunion de 'Ho'hma, Bina et Daat - deux formes d'intelligence qui donne la Connaissance (on verra aussi b''h plus tard ces choses-là).
Adam l'a quitté, le Gan Eden, pour qu'existe la Création, l'Histoire, l'Humanité. Plus précisément, il quitte son Gan Eden - celui de l'inconscience d'exister - et se retrouve propulsé dans le monde de Brya, le monde de la Création, après avoir "consommé du fruit de l'Arbre de la Connaissance du Bien et du Mal". C'est pour cela que tout est mélangé et que nous avons beaucoup de travail à faire sur nous-même et sur le monde. Il faut réparer la "faute" d'Adam, qui lui a fait quitter, et nous tous avec lui, la proximité éternelle immédiate et totale avec le Divin, pour expérimenter l'existence individuelle, pour tenter l'aventure de la vie, en recherchant notre Divinité.
Entre chaque vie sur terre (nous parlerons aussi un jour des réincarnations qui sont le lot des Juifs), nous séjournons un temps au Gan Eden, celui qui correspond à notre âme, à sa source particulière, selon le niveau spirituel que nous avons atteint. Pendant une vie, une partie de notre âme réside déjà au Gan Eden car elle a fini sa route.
Le Gan Eden est une finalité individuelle mais aussi collective, puisque nous sommes partie d'un tout. Les temps messianiques nous réservent des délices infinis, des plaisirs divins, tous de nature spirituelle, ensemble, réunis, nous tous, avec toutes nos incarnations.
L'idée que je préfère peut-être entre toutes, c'est celle que nous transmet encore la Hassidout : notre Gan Eden, notre paradis... est intérieur. Nous le contenons déjà en nous-même. Tout comme notre Géhenne, notre "enfer", est personnel (nos peurs, nos tourments, nos sentiments négatifs, nos problèmes psychologiques...). Notre Gan Eden, ce sont nos joies, nos espoirs, nos certitudes heureuses, nos croyances positives, notre aptitude au bonheur, les bons plaisirs qui nous font du bien.
Le Gan Eden, c'est un Jardin à cultiver. Une vision positive du monde où les connaissances donnent des fruits qui soutiennent la vie. La conviction que tout est toujours pour le bien, car ainsi l'a conçu le Créateur. Construire et entretenir son Gan Eden personnel, c'est un travail de chaque jour. Alors... jardinons !
Illustration : Tacuinum sanitatis - Tacuin Asperge : Chaud et humide
Ariela Chetboun publie. Découvrir ici
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