« Vous l’avez lue : cette parasha Vaye'hi est sublime. C’est celle où Yaacov Israël, près de quitter ce monde, dispense ses bénédictions à ses fils, chefs des tribus qui constitueront le peuple juif. Ses bra’hot sont d’une infinie poésie, prononcée dans un langage crypté et imagé pour voiler les prédictions des temps à venir et les spécificités de chaque tribu d’Israël, son rôle dans l’histoire et son apport spécifique à la communauté et à la terre d’Israël. Un commentaire indique, concernant les bénédictions de Yaacov à ses fils - qui ressemblent davantage à des reproches qu’à des bénédictions - que la plus grande bénédiction que l’on puisse accorder à quelqu’un, c’est de lui dire qui il est, d’identifier sa nature singulière, ses traits de caractère essentiels, ses forces personnelles. Voilà bien le meilleur moyen d’aider cette personne à se connaître et à réaliser son potentiel. Nous terminons ainsi le Sefer Berechit avec ce fondement du judaïsme : la nécessité de se connaître soi-même - enseignement qui a commencé avec Le’h Le’ha - de faire ce travail d’exploration de notre identité intime, pour retrouver au fond de soi cette part, notre âme divine, qui nous rattache au peuple, et au-delà, au Ein Sof, à l’Infini béni soit-Il ».
UNE ANNEE AVEC LA CABALE (extrait)
Secrets de la Torah et des Fêtes Juives
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LIRE LA SUITE – Vaye’hi 2/2
« Prononcer le Chema Israël, individuellement et collectivement, c’est proclamer que l’on a conscience du fait que ce qui se produit dans notre vie est d’origine divine ; que tout ce qui m’arrive, et tout ce qui nous arrive, y compris ce qui ressemble à une épreuve pour le peuple juif ou qui semble a priori se mettre en travers de « mon chemin » personnel, en réalité me rapproche de mon but et me rapproche de D.ieu, si je veux bien le voir ainsi.
Les choses arrivent toujours par des chemins détournés, les bonnes choses en particulier… Dire le Chema Israël, c’est comprendre et proclamer que je peux faire fusionner ma conscience inférieure et ma conscience supérieure, Daat ta’hton et Daat elyon ; me mouvoir et agir dans ce monde, tout en ayant la conscience que D.ieu est le monde. Chema Israël est le credo du peuple juif qui le prononce trois fois par jour pour se connecter à cette vérité intime qui doit le constituer.
La Hassidout dit que tout se découpe toujours en trois parties : « la tête, le cœur et les pieds » - l’intellect, les sentiments et l’action ou bien encore ‘Ho’hma, Bina et Daat. Et rien ne fonctionne sans l’autre. On peut donc « découper » le Chema Israël en trois parties, par exemple, même si d’autres découpages sont possibles :
1. Chema Israël ! écoute et réfléchis profondément à cette chose, peuple d’Israël ;
2. Hachem (le Tétragramme, le Chem Havaya) Celui qui donne naissance à l’existence, qui crée la vie, qui fait advenir les choses ; Elokeinou (notre Elokim), le D.ieu intégré à notre personnalité, Celui qui s’inscrit dans la nature, qui agit dans ce monde à travers nous ;
3. Hachem, ce D.ieu du Daat elyon ; E’had est Un. Ils fusionnent, ils ne font qu’Un.
Le Chema Israël fait fusionner les deux Daat, premier pas vers la Délivrance, la sortie de l’exil intérieur.
Le Chem ha Elokim, c’est comme l’âme animale qui doit s’englober et s’annihiler dans l’âme divine, afin que son feu, sa passion, vitalise l’âme divine, pour y gagner une puissance formidable. Comme un entraînement à développer : depuis mon Daat ta’hton, depuis ma conscience physique de la vie, régie par mes sens, je m’entraîne à réaliser que ce que je vois n’est pas seulement ce que je vois ; je développe ma conscience du divin, mon Daat elyon.
Yaacov s’adresse à ses fils en exil en Égypte, comme il s’adresse encore aujourd’hui à nous en exil. Il nous adjure de… fusionner, de vivre complètement l’Égypte, avec la conscience éclairée que ce monde-ci est D.ieu, et que notre chemin qui passe par l’exil est LE chemin qu’Il a voulu pour nous. La sortie d’exil, la Délivrance se fera dans ce monde, par un changement de perception.
Vaye’hi, c’est la conscience que la vie est éternelle. Rien ne peut mourir, parce que tout est D.ieu. La mort n’est que la chute d’une conscience supérieure à une conscience inférieure, une question de sensation. La Guemara Masse’het Sota rapporte que Yaacov ne peut pas mourir. Yaacov, comme tous les tsadikim est éternellement vivant.
Il fut, certes, embaumé, après 147 années dans cette vie-ci pour être transporté à Hébron lors de funérailles somptueuses, mais pour « sommeiller » auprès de ses pères. Yaacov fut pleuré 70 jours et honoré par les Égyptiens et par Pharaon lui-même. Père de Yossef, Vice-Roi d’Égypte, il fut celui qui réalisa pour cette terre le miracle supra-naturel de faire remonter les crues du Nil. Vaye’hi est la parasha qui vient nous apprendre que la vie est éternelle.
Yaacov Israël a préparé le monde au don de la Torah et ses fils à devenir le peuple juif au long des siècles. Il a créé les « réceptacles » pour que la lumière infinie – les valeurs de ce qui deviendra le judaïsme - puisse être recueillie et se répandre. Comme Yaacov, Yossef et ses frères, nous pouvons vivre dans ce monde et en jouir, avec la conscience à chaque instant de son essence divine. Le Mal n’est qu’une question de sensation du monde, un monde désenchanté. Le « Mal », notre âme animale, n’est que… l’autre extrémité de notre âme divine. Le Mal commence à ressembler au Bien. Aujourd’hui, nos âmes « travaillent » ensemble, pour cette conscience supérieure ».
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