« Ne pas coudre, ne pas broder, teindre écrire ou dessiner… le septième jour. C’est dans notre parasha Vayakel que l’on apprend que Shabbat s’inscrit comme en creux des trente-neuf travaux de construction du Temple. Une spécificité juive : seul le peuple juif parmi l’ensemble de la Création reçoit l’ordonnance d’interrompre ses activités pour se consacrer au service divin, parmi toute la Création qui s’active de manière ininterrompue. Shabbat est un temps cyclique… hors du temps. Son essence est le hors-temps. Ou plus exactement, pour les Juifs, il permet d’entrapercevoir et de ressentir ce que peut être le non-temps, comme un avant-goût de l’éternité, de la Guéoula chéléma, la Délivrance complète. Shabbat permet d’élargir la conscience humaine au divin, et par là-même, de se trouver dans un état propice au renouvellement de soi et à la créativité ».
UNE ANNEE AVEC LA CABALE (extrait)
Secrets de la Torah et des Fêtes Juives
Livre 2/6 Exode Chemot
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« Pour construire de ses mains le Mishkan, il faut être entièrement inscrit dans la matière. Mais pour être habité de la bonne intention - être un charpentier, un teinturier, un orfèvre, une brodeuse - animés du souci de transformer ce monde, pour en faire un monde meilleur et plus beau, il faut la lumière du Shabbat. Le Shabbat est une élévation vers les mondes divins et c’est de cette lumière particulière que l’on reçoit force et énergie de faire ici-bas un travail qui entraîne ensuite le dévoilement du divin dans notre monde.
Pourquoi Shabbat nous est-il donné à ce moment précis ? Parce qu’après la faute du Veau d’Or, le peuple hébreu était de nouveau « enfermé » dans la matière du monde, alors qu’il en avait été libéré au Matan Torah. Le Shabbat a été donné pour vitaliser les jours de la semaine. C’est ainsi que l’ordonnance d’édifier le Temple été donnée après celle de respecter Shabbat, pour donner vitalité au travail de l’homme sur la matière.
La mitsva du Shabbat avait déjà été énoncée, ainsi que celle de la construction du Mishkan. Mais c’est dans notre parasha Vayakel que la mitsva du Shabbat est expressément prescrite comme un commandement d’une part, et que la construction du Mishkan ne doit pas y constituer un empêchement, d’autre part :
Rachi 35,2 : ‘L’interdiction du travail pendant le Chabath est mentionnée avant l’ordre de construire le tabernacle, ceci pour souligner que ce travail ne « repousse » pas le Chabath’.
Le jour du Shabbat est lié au nom divin « Havaya » (Yod-Hé-Vav-Hé, le Tétragramme, nom intraduisible et à ne pas prononcer), Celui qui fait exister chaque instant à partir du néant : Il a été/Il est/Il sera.
De nombreuses mesures ont été mises en place pour permettre de saisir la différence des temps sacré et profane : des interdictions et des commandements spécifiques. Des gestes particuliers pour « adoucir » les mesures de sévérité (et apaiser les tensions au sein des couples et des familles…) comme verser trois gouttes d’eau dans le vin du kiddush ou tremper trois fois le pain de la bénédiction dans le sel.
Il existe aussi des rituels agréables pour donner l’envie de recommencer sept jours plus tard, toute une culture de gestes et de paroles pour marquer la séparation, afin qu’elle s’opère : nourriture délicieuse et abondante, prière collective, de beaux vêtements et une belle vaisselle, réservés à ce jour-là, des jeux, des promenades, du repos. Ont été aussi instaurées des mises en garde, comme ne pas parler de choses triviales le Shabbat et réserver ses paroles à des commentaires de la Torah ou sur le moment présent en train d’être vécu ; ne pas se remémorer la semaine écoulée et ne pas non plus se projeter dans la semaine à venir. Bref, vivre un présent hors du temps ».
UNE ANNEE AVEC LA CABALE
Secrets de la Torah et des Fêtes Juives
Livre 2/6 Exode Chemot
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Illustration : Sir William Orpen
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